Comment débuter dans la recherche de ses ancêtres

Bonnes pratiques et méthodes de généalogies
Les sources de données en ligne

Première étape : la mémoire familiale

En généalogie, il y a des paliers à franchir. A chaque étape correspond une source de données différente (archives municipales, archives départementales, archives notariales...). Le premier obstacle auquel vous serez confronté est la limite des 100 ans : les communes gardent les archives des 100 dernières années (et des fois plus malgré l'obligation légale de les reverser aux archives départementales). Leur accès n'est pas libre : il faut montrer patte blanche à chaque fois en justifiant du lien de filiation. Cela nécessite de faire des copies de livrets de familles ou d'acte pour justifier sa demande. Cela ralenti énormément la progression.
Pour résoudre le problème, la première étape est donc de faire au maximum appel à la mémoire de la famille. Interrogez vous, vos parents, grands-parents, oncles, tantes et aïeux pour qu'ils vous donnent le maximum d'informations. Il reste parfois des livrets de famille au fond des tiroirs. C'est une source de données extrêmement riche. Vos interrogations doivent porter sur les dates, les personnes, le nombre d'enfants, et tous les lieux où ils ont pu résider, se marier, décéder...

On parle souvent d'aller dans les cimetières pour trouver des indices. C'est une démarche que je vous déconseille. Les données figurant sur les pierres tombales sont le plus souvent incomplètes. Elles n'apportent pas grand chose, d'autant plus que la mémoire collective les surclassera sans problème. Commencez par localiser les plus anciennes naissances que vous connaissez et les plus anciens mariages. Il faut bien avoir en tête que ce sont les mariages qui seront les actes les plus riches. On y précise les parents, parfois les grands parents, les frères et soeurs sont souvent témoins... Plus que les baptêmes, ce sont les mariages qui vous permettront de remonter des générations. En effet, lors d'un baptême, comment identifier formellement un enfant (si l'on n'a pas déjà sa date de naissance) autrement que par ses parents. Par contre un couple dont les prénoms correspondent (au bon endroit et à une date vraisemblable) n'a qu'une chance infime de ne pas vous concerner. Vous apprenez alors le nom des parents. C'est cette démarche qu'il faut donc avoir clairement identifié.

Deuxième étape : les archives municipales

Vous n'y couperez sans doute pas, vous devrez demander des actes dans les mairies. Il est quand même difficile de remonter à des mariages d'avant 1900 grâce à la simple mémoire familiale. Vous devrez donc en passer par cette étape.
Pour ce faire, deux solutions :
- vous déplacer
- envoyer des courriers
La première solution vous permettra de rebondir immédiatement lors d'une de vos découvertes, et de rechercher d'autres actes dans la foulée. Si vous êtes à proximité, n'hésitez pas vous rendre à la mairie concernée. Par contre, si cela vous demande du temps d'aller sur place, écrivez. Cela permet de progresser tout en restant chez soi, pour pouvoir ensuite se rendre aux archives départementales, une fois la pompe amorcée. C'est une démarche qui est facilement gérable par courrier puisque le nombre de branches est encore assez restreint. N'oubliez pas : concentrez vous, là aussi, sur les mariages.
Pour faciliter la recherche, joignez des informations précises, et une enveloppe de réponse à votre adresse.
ATTENTION : Les mairies ne sont pas obligées de vous transmettre des copies de tous les actes. Seuls les actes de décès sont une obligation pour eux. Cependant, jusqu'à présent, je n'ai jamais eu le cas d'une mairie qui ne m'a pas répondu. Il faut parfois être patient, c'est tout (comptez de 1 à 2 semaines en général).
Dans certaines petites communes, certains disent qu'il est bien de joindre un chèque pour la caisse des écoles, pour rémunérer un peu le travail des secrétaires de mairie. Je n'ai jamais pratiqué, mais pourquoi pas...

Les mairies ont en général gardé les actes depuis le début du vingtième siècle, parfois plus. Assurez vous donc bien que vous demandez les actes au bon endroit. Un petit coup de fil vous permettra d'être certain que les registres de l'année qui vous intéresse sont restés en mairie. Passées les limites des archives municipales, vous accéderez enfin aux archives départementales. Et là, le vrai champ des investigations s'ouvre à vous. Toutes les archives d'état civil, paroissiales, notariales... d'avant 1900 sont (sauf exception) déposées aux archives départementales. Passons donc à la troisième étape

Troisième étape : les archives départementales

Vous avez désormais un premier "squelette" d'arbres. Vous avez réussi à localiser toutes les branches par département. Vous pouvez donc vous rendre aux archives départementales du département qui vous intéresse. Ne comptez pas trop procéder à distance, c'est compliqué, et tellement moins efficaces...

Préparez les bagages, faites chauffer la voiture, c'est maintenant que commence la part la plus amusante, vous allez devoir parcourir la France pour progresser.

Une fois sur place, vous trouverez le registre des archives d'état civil avec toutes les côtes à demander. Les fonctionnements varient un peu d'un lieu à un autre. En général, vous relevez le numéro du document qui vous intéresse (archive d'époque, microfilm, CD, ...) et vous l'inscrivez sur une fiche. Les archivistes iront vous dégoter le bon document et vous pourrez alors débuter vos recherches. Le fonctionnement change complètement par rapport à vos recherches préalables puisque vous êtes dorénavant dans le domaine public. Vous pouvez parcourir tout le registre comme bon vous semble. Sauf exception (communes vraiment trop importantes), lisez tous les registres de la communes qui vous intéresse de A à Z. Vous pourrez ainsi reconstituer toutes les familles de vos ascendants et apprendre beaucoup sur les latéraux, amis, cousins...

Cette étape devrait vous occuper pendant bien longtemps, le plus souvent des années ! Vous découvrirez progressivement toutes les richesses des archives.

Troisième étape bis : Internet

Sur Internet, de nombreux sites qui regorgent de données existent. Voir la page Liens. Vous pourrez parfois vous raccorder sur les recherches d'autres personnes. Profitez en pour entrer en contact avec eux si vous pensez pouvoir leur apporter des choses. Cependant, vous constaterez vite que la recherche est difficile et fastidieuse. De plus, le plus souvent, durant une journée aux archives, vous aurez réussi à remonter tout ce qui était "remontable". Vous constaterez donc souvent que les autres ont trouvé la même chose que vous. Mais les miracles arrivent, et il m'est déjà arrivé de trouver toute une branche de 4 ou 5 générations.

La difficulté majeure vient du fait que plus vous êtes bas dans votre arbre et moins vous avez de chances d'avoir un cousin qui a déjà effectué les recherches. Quand vous arrivez plus haut, chaque personne de votre arbre ayant une descendance très importante, vous avez toutes les chances d'avoir une partie commune avec d'autres généalogistes.

Internet est sans doute un outil à exploiter, en particulier entre deux expéditions aux archives. Cependant, n'en attendez pas trop. Rien ne vaut le travail que l'on fait soi même. De plus, soyez très rigoureux sur les recherches que vous faites : on est vite perdu.

Quatrième étape : Au delà de l'état civil et des registres paroissiaux

Quand vous commencerez à avoir fait le tour des registres paroissiaux (qui s'arrête parfois assez tôt, malheureusement), vous pourrez entrer dans une nouvelle dimension. Il existe sans doute de nombreux moyens de poursuivre ses recherches. Je vous conseillerais les registres des notaires.

Eux aussi accessibles aux archives départementales, ce sont des sources de données absolument énormes et extrêmement riches. Difficile de localiser chez quel notaire nos aïeux se rendaient, mais quand on trouve, c'est une mine d'information.

Il faut bien se rendre compte qu'autrefois, les gens ne savaient pas toujours lire ou écrire, et qu’ils commerçaient énormément. Pour faire simple, tout était sujet à faire des actes notariés : ventes, dots, prêts, échanges de terrains ou d'animaux, départ au service militaire, location... Le notaire prenait même parfois un peu le rôle de juge de paix. Ne vous étonnés donc pas de trouver 3 notaires dans un village de 500 habitants !

 

Quand vous en arriverez là, vous en connaîtrez sans doute largement autant que moi. Vous aurez découverts d'autres biais pour parvenir à remonter : registres militaires, recensements, terriers, dispenses de mariage, justice de paix...