Essai du Shadow

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Données Techniques

Fabricant: NAN Models (distribué par Airtech)
Nom: SHADOW
Type: Moto-planeur
Envergure: 3.65m
Poids: 2.8kg
Profil: très fin, HN ???
Surface: 76dm²
Motorisation: Brushless MEGA 22/30/3
Accu: 10 elts GP 2200
Hélice : 11 x 6 conso 38 A en statique

Essai

Choix du modèle

Après avoir volé avec pas mal de modèle type Last Down, ASW 28 S2G (éléctrifié), GRANIT (pardon KRANICH) de TANGENT, je voulais une machine hyper perfo qui permette de retrouver des sensations sympa lors de l’enroulage de pompe à basse altitude.

Toutes les autres machines citées sus-ditement sont pas mal mais nécessitent de se stratosphériser pour espérer enrouler quelque chose. Et il faut avoir recours à la triche diront certains J  type Piccolario.

Etait dans la liste des potentiels :

-         THERMIK XL de Valenta dont plusieurs essais m’avaient paru sympa et j’en avais vu voler dans mon club.

Ca vole pas mal franchement, mais je vois ça comme un ALPINA un peu plus performant.

-         SHARP WIND de Valenta aussi, mais poids trop élevé pour espérer enrouler très bas.

-         PIKE PLUS de Samba Model, dispo pas terrible et prix carrément hallucinant pour l’utilisation loisir que je voulais en faire.

Bon … et le SHADOW distribué par Airtech, qui sur le papier avait l’air pas mal. Mon frère vole avec un X’Soar 2ème gen qui m’avait pas mal bluffé, allez hop, on prend çuilà !!! ;)

La construction

Alors là on attaque le morceau qui fâche !!! L

Je vous passe les « oh qu’il est beau », « oh l’aile est superbe », on s’en doute, c’est pas un Easy Glider ! J

J’ai pris le fuso électrique, rien à dire au niveau du fuselage, c’est royal, par contre, oubliez l’idée de mettre des 1177 sur les palonniers de servos, la trappe touche.

Je me suis fait avoir J

Je l’équipe en tout numérique de chez AIRCRAFT WORLD (Japon) DS13 TCB, impeccable, une gouache pas possible, rapide et précis, parfait.

Le S3150 de la profondeur semble anémique et en panne comparé aux petits servos Hyperion.

Impeccable, on attaque l’aile … et là, je déchante de chez déchante, un enfer !!!

J’ai asemblé et construis des dizaines de modèles, mais là, c’est à se taper la tête contre les murs, 4000 montages à blanc, coudages de tringle invraisemblables, 22h pour monter une chape de volets et encore c’est toujours pas bon, tout frotte, points durs et compagnie. Excédé et considérant qu’il est plus simple de supprimer un problème que d’essayer de le résoudre, je fous à la poubelle toutes ces chapes et je fais comme je le sens. Juste une chape coudée qui entre dans le guignol et qui tient avec un point de soudure, que des avantages, pas besoin d’entamer l’aile ou l’étanchéifieur (ça existe ce mot ?) de gouverne pour pouvoir chaper. L’aile est expédiée en 4h, et TAC !

Je centre 1mm derrière la notice et je cale mon V à 1°, farenheit ou celsius, comme vous voulez (oui elle est nulle je sais), pas d’ajout de plomb, rien, l’idéal ! J

Les premiers vols

Baptême de l’engin au mois de Juin je crois … je voulais être au calme pour le tester, pour le coup c’est raté.

Ca braille dans tous les sens, tout le monde y va de son conseil :

«  Fallait le centrer à la notice » «  Ah pourquoi t’as mis ces servos ? » « C’est quoi ce moteur ? » « Pourquoi t’as pas mis le moteur préconisé ? », conditions donc idéales pour être serein et décontracté pour mettre en l’air une machine chère et qu’on ne connaît pas. 4 autres SHADOW sont en préparation au club et je suis le premier à le faire voler.

J’attends un créneau calme pour lancer, tout le monde me tanne pour le voir voler.

Bon, on se concentre … et on y va !!!

Ca part comme une fleur à mi gazs, pas de correction nécessaire. Plein gazs il accentue la pente de montée, faut pousser un peu, rien de dramatique ni de dangereux.

On met à plat et on coupe, la machine est à 50m du sol. On le trime sur sa ligne de vol et on pique, diable, trop avant pour moi !!! L Ah mais ?!  Diantre, on dirait que ça monte … allez, on enroule comme un sagouin (expo pas encore réglés), bah ça alors ?!  Ca monte !!!  La machine prend 100m en quelques secondes, 3 ou 4 tours de spirales, c’est pas possible !!!  Moi qui ait la solide réputation de n’enrouler que des dégueulantes, ce doit être un coup de bol … Les spectateurs sont aussi surpris que moi J

On transite histoire de perdre de l’altitude. Il en perd pas tant que ça, diable !  Position volets en négatifs histoire de le faire accélérer, aucun interêt, on détruit le profil qui ne demande qu’à pénétrer en lisse.

Allez hop, en envoit un passage plein badin histoire de faire siffler l’oiseau, cool, ça chuinte bien comme il faut J passage à 5m au dessus de la piste et jolie restitution à 30m, on repasse une deuxième fois et on fait ensuite un passage à 5-6m du sol pour le regarder de plus près … génial, mais !!!  Oh ?!  Ca grimpe on dirait !  Juste devant nous sur la piste, j’ai programmé 2mm de volets, je claque l’inter juste pour le fun, je n’ai jamais piloté avec des volets et je considèr(ais) que ça ne sert pas à grand-chose. Allez, VLAN, manches dans les coins et on tourne. En passant je me dis : « mince j’abuse un peu, 5min et j’enroule à 5m du sol, je vais finir par me viander L. » Le SHADOW enroule sur le saumon à une vitesse tellement scandaleusement basse que les Easy Glider sont jaloux. Aucun signe de désapprobation de sa part et il part me taper un plafond à 150m !  (^_^)  Le vol se prolonge avec des enroulages de pompes par décret. En gros on vole, on déclare : « Là !!! y’a une pompe, j’enroule ! », et … ça marche !!!  Je suis sidéré par la machine, il vole aussi bien que les ailes ont été ch… à monter. Les volets lui procure le même taux de montée qu’une buse avec lesquelles j’enroule parfois. C’est vraiment bluffant, on a l’impression de pouvoir vraiment « lire » l’aérologie.

Bon, allez, ça fait un moment que je vole, je ramène pour un petit check-up, j’ai consommé 1 minute moteur sur les 2 :30 que la batterie me permet. Je regarde le chrono de la radio pour mon temps de vol. Mince y’a un problème ?!  37 minutes !!!  C’est pas possible !!! D’ordinaire je fais bravement 12 minutes avec grosso modo le même taux de montée et le même temps moteur (motorisation reprise du Last Down). Surtout que sur ce vol je n’ai même pas cherché à gratter, je me suis fait plaisir avec des passages rapides, et j’ai pris un peu trop confiance à mon goût J

J’ai maintenant volé avec pendant tout l’été, jamais déçu, le centrage a été reculé à 105mm environ. Le planeur nécessite d’être piloté à la prof pour garder son assiette. Inutile de le satelliser, on fait du n’importe quoi car on visualise mal, mieux vaut voler entre 50 – 150m et redescendre pour essayer d’enrouler plus bas. Le planeur « lit » l’aérologie de façon absolument bluffante, certains diront qu’il n’a pas de trajectoire, c’est pas faux, mais on n’a jamais la sensation de se faire balader dans le vent et on « voit » toute les ascendances (même moi je les vois, la preuve), même les plus petites. Et surtout, le SHADOW est capable de les exploiter.

Un petit mot sur l’attero, avec les butterfly, système dont j’ai absolument horreur personnellement. Le planeur centré avant a tendance à mettre nez en l’air, et se retrouve dans un situation dangereuse.

Pour ma part, j’ai réglé le mien relativement arrière et le phénomène de cabrage est contrable avec une compensation à la prof. Enfin, lorsque je lève les butterfly, j’ai supprimé la course aux ailerons, ils se lèvent d’à peine 1mm, cela présente l’avantage de ne pas modifier la réponse du planeur aux ailerons lorsqu’il est près du sol, je trouve ça dangereux lors de cette phase de vol, question de goût.

En conclusion, si vous voulez voler haut, achetez un GRANIT (pardon, FLAMINGO 2006 maintenant) de TANGENT, ça ira très bien, si vous volez grattez près du sol, cette machine est fabuleuse et il n’y en a pas beaucoup qui pourront rivaliser.

Entre nous, achetez un SHADOW pour faire du remorquage en le larguant à 800m ou le motoriser à 4000W/kg ne présente aucun interêt, pour moi le moteur doit juste servir à le monter à une cinquantaine de mètres pour « toucher » une pompe J  La satisfaction qu’on en tire est inversement proportionnelle au temps moteur qu’on consomme J